Vers le 31 janvier et jusqu’à la victoire !

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Vers le 31 janvier et jusqu’à la victoire !

Mardi 31 janvier est notre prochain rendez-vous. C’est la deuxième date de grèves et de manifestations appelés par l’intersyndicale unie dans la bataille contre la retraite à 64 ans. Elle fait suite au très grand succès de la journée du 19 janvier, et à la magnifique réussite de la marche à l’appel des organisations de jeunesse du samedi 21 janvier. Elle doit permettre d’amplifier encore la mobilisation avec un objectif clair : obtenir le retrait pur et simple de cette mauvaise réforme.

Les signaux sont au beau fixe. Les informations qui remontent de toute part attestent de l’entrée dans la lutte de personnes qui observaient pour l’instant à distance. Pour eux, la vague qui a déferlé le 19 janvier aura agi comme un déclencheur. Car c’est la question que se pose de nombreux salariés avant de rentrer en mouvement : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que l’on peut gagner ou est-ce qu’il s’agit seulement de faire un petit tour et puis s’en va ? Et si c’est cela, à quoi bon perdre une journée de salaire dans la grève ? Il faut donc lever des doutes. C’est chose faite. Le mouvement se renforce en donnant à voir sa puissance. Comme toujours, la force va à la force.

D’ailleurs, l’opposition à la réforme ne cesse de croître : 72 % des Français se déclarent « opposés » à la réforme selon le dernier sondage Elabe. C’est 6 points de plus que la semaine précédente. L’opposition devient même majoritaire chez les retraités. Elle est presque unanime chez les actifs qui sont plus de 90% à rejeter le projet du gouvernement. Surtout, 57% des Français interrogés déclarent qu’ils « comprendraient que les grévistes bloquent le pays, car c’est le seul moyen pour que le gouvernement retire ou modifie sa réforme des retraites ». Et 14% d’entre eux envisagent même d’aller manifester le 31 janvier. C’est de bon augure pour la suite de la bataille.

Le gouvernement, quant à lui, patine dans la bataille de l’opinion, comme dans la bataille parlementaire. La minorité présidentielle craque. De plus en plus de députés macronistes expriment leur refus d’une réforme minoritaire y compris dans leur propre électorat. Les députés LR refusent de servir de faire valoir. Au dernier décompte, 267 députés s’opposent à la réforme et seulement 254 la soutiennent. Surtout, le gouvernement est incapable de convaincre. Ses appels à la pédagogie démontrent tout son mépris pour un peuple qui serait incapable de comprendre quand il n’est tout simplement pas d’accord. Pire encore, il multiplie les bourdes qui déstabilise son dispositif de combat.

Cette semaine, c’est le ministre Franck Riester qui a oublié un instant ses éléments de langage. En avouant que les femmes seraient « un peu pénalisées par ce report de l’âge légal », il n’aura finalement eu qu’un instant de lucidité. Car il n’a fait qu’énoncer ce qui est écrit noir sur blanc dans l’étude d’impact publié par le gouvernement. Avec cette réforme, les femmes travailleront, en moyenne, plus longtemps que les hommes. Ainsi, les femmes nées en 72 partiront à la retraite en moyenne neuf mois plus tard (contre cinq pour les hommes) ; pour les femmes nées en 80, l’écart passe du simple au double par rapport aux hommes (huis mois contre quatre mois). Depuis lors, c’est opération embourbage en macronie.

Première épisode mardi devant l’Assemblée nationale. Élisabeth Borne assure que « les femmes continueront à partir plus tôt que les hommes ». C’est bien sur faux : selon les données de l’INSEE, 19 % des femmes (contre 10 % des hommes) ont attendu 67 ans pour échapper à la décote. Les femmes partaient déjà plus tard à la retraite. Elles partiront encore plus tard avec la réforme.

Deuxième épisode mardi soir sur BFMTV. Olivier Véran affirme que les femmes seront avantagées par cette réforme puisqu’elles bénéficieront de meilleures pensions qu’aujourd’hui. C’est ici un cas d’école de la manipulation des chiffres pour leur faire dire ce que l’on veut. Car si les femmes travaillent davantage que les hommes, elles vont donc accumuler davantage de trimestre et donc il est logique que leurs pensions progressent davantage que les hommes. Mais il n’y a pas besoin de la réforme pour cela. Aujourd’hui, il est déjà possible de partir à la retraite à 64 ans : si l’on avait tous ses trimestres à 62 ans, on bénéficie alors d’une surcote, c’est-à-dire d’un bonus pour sa retraite. Or avec cette réforme, ce bonus disparaitrait. Pour le dire autrement, une femme qui travaille jusqu’à 64 ans aura évidemment une retraite plus importante qu’une femme qui travaille jusqu’à 62 ans. Mais elle touchera moins avec cette réforme que sans cette réforme. Présenter la réforme comme une avancée pour les pensions des femmes est donc une escroquerie, d’autant plus quand on sait qu’elles sont aujourd’hui de 40% inférieures à celles des hommes et que rien dans les propositions du gouvernement ne permettraient de corriger cette injustice.

Troisième épisode toujours sur BFMTV mardi soir. Olivier Véran indique que les femmes seront avantagées par le bénéfice des trimestres par enfant. C’est bien sur faux puisque le report de l’âge légal fait automatiquement perdre le temps d’avance dont les mères de famille pouvaient bénéficier (4 trimestres supplémentaires par enfant au titre de la maternité, et de 4 autres au titre de l’éducation) ; ainsi, alors qu’en 2020, 123 000 femmes ont pu, grâce à ce dispositif, ouvrir leur droit à la retraite à 62 ans avec tous les trimestres requis, elles devront désormais travailler deux ans de plus pour atteindre 64 ans.

Il est clair que l’on ne peut pas compter sur les médias de l’officialité pour démonter ces mensongers grossiers. Les diners secrets à l’Elysée n’y contribuent sans doute pas. Mais les français ont très largement compris le caractère inutile et injuste de cette réforme. Et c’est donc profondément affaibli que le gouvernement aborde cette semaine cruciale. Ce sera celle de l’examen du texte de loi en commission des Affaires Sociales à l’Assemblée Nationale. Avec nos partenaires de la NUPES, nous y défendrons pied à pied chacun de nos amendements. Face à l’implosion en cours du camp macroniste et à la fronde du groupe des Républicains, chaque vote ou chaque intervention peut fournir du carburant à la mobilisation sociale. Les propos de la députée macroniste exprimant tout son mépris pour les AESH y aura bien contribué. Cela aurait pu être encore mieux si la commission des finances de l’Assemblée Nationale, saisi pour avis, avait pu infliger une première défaite au gouvernement. Mais les députés du Rassemblement National avaient piscine. Seul 2 d’entre eux était présent sur les 11 membres que compte leur groupe dans cette commission. Et il manquait 5 voix pour le rejet du texte. Dommage. Le message aura été entendu par ceux qui avaient encore des illusions.

Mais le temps fort de la semaine sera surtout dans la rue et dans la grève autour de la journée du 31 janvier. Depuis plusieurs semaines, avec les insoumis, avec les militants de la NUPES, avec les syndicalistes, avec tous ceux qui rejettent cette réforme, nous agissons pour l’extension du mouvement. C’est ce qui a guidé notre choix de soutenir la marche du 21 janvier à l’appel de la jeunesse. C’est le sens des meetings et des réunions publiques qui ont lieu partout en France ou des points d’info retraites qui contribuent à la mobilisation. Et c’est pourquoi également nous avons mis en place une caisse de grève pour pouvoir contribuer à la solidarité financière.

Car nous savons que la réussite du mouvement ne passera pas seulement par l’extension du nombre de manifestants. C’est la généralisation de la grève qui permettra de frapper les soutiens du pouvoir au portefeuille. Tous ceux qui s’engageront sur cette voie pourront compter sur notre soutien. Jusqu’à la victoire. Alors nous nous souviendrons de l’hiver 2022 comme d’une grande date de l’histoire sociale du pays. Rendez-vous mardi dans la rue !

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