Ne laissons pas le gouvernement revenir sur des avancées majeures pour le climat

Publié le
Opinions

Ne laissons pas le gouvernement revenir sur des avancées majeures pour le climat

Après une séance historique pour les outre-mer vendredi dernier, l’’Assemblée Nationale a vécu ce lundi soir un nouveau moment très important. Ainsi, nous avons voté 2 amendements décisifs de la NUPES dans la lutte contre le changement climatique.

Le premier augmente de 7 milliards (pour le porter à 9 milliards) le budget de rénovation énergétique des bâtiments. Cela suit un rapport du ministère de l’écologie publié en 2021. Il doit permettre d’accélérer enfin le rythme des rénovations afin de respecter nos objectifs climatiques.

Le second permet d’augmenter de 3 milliards d’euros les investissements dans le rail. La moitié de la somme serait consacré au fret ferroviaire et le reste se répartirait entre la régénération des petites lignes de train et le développement des trains de nuits.

Bien évidemment, le gouvernement dénonce ces dépenses comme si elles n’étaient pas raisonnables. Il faut rappeler que ce qui n’est pas raisonnable, c’est le fait de ne rien faire de conséquent face à l’urgence climatique et environnementale qui nous conduit à la catastrophe.

Le gouvernement prétend que l’on ne peut financer ces dépenses et pointe l’irresponsabilité de l’opposition. C’est un énorme mensonge : la réalité, c’est qu’il a refusé tout véritable débat sur les recettes de l’Etat en mettant fin au débat en utilisant le 49.3.

Nous lui avons pourtant fait au moins 3 propositions qui permettraient de financer de telles mesures. Mais il les a refusé par idéologie. Nous les remettons sur la table : le gouvernement peut tout à fait les intégrer dans sa nouvelle version du budget.

1) il peut renoncer à la suppression de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE). Ce nouveau cadeau qui va profiter essentiellement aux grands groupes coûtera 8 milliards d’euros par an, soit davantage que la mesure adoptée sur la rénovation énergétique.

2) il peut choisir de rétablir et de renforcer l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) qu’il a supprimé en 2017. On estime qu’un nouvel ISF pourrait rapporter environ 10 milliards d’euros, soit l’équivalent des deux mesures adoptées ce lundi.

3) il peut enfin se décider à mettre en place une taxe sur les superprofits, comme cela est recommandé par toutes les institutions internationales. Cela pourrait rapporter selon les estimations entre 10 et 20 milliards d’euros sur l’année 2022.

Bref, il est tout à fait possible de financer de telles mesures. Tout est question de choix politique. Faire des cadeaux aux plus riches et aux multinationales ou être à la hauteur de l’urgence climatique. Voilà le dilemme du gouvernement !

Le peuple a déjà tranché : 77% soutient le rétablissement de l’ISF, 60% l’introduction une taxe sur les superprofits. Désormais soit le gouvernement écoute la voix du peuple, soit il s’enfonce encore davantage dans sa dérive autoritaire en dégainant pour la 4ème fois le 49.3

S’il fait ce choix, il démontrera son orientation anti-écologique et son mépris pour les territoires ultramarins délaissés par l’Etat. Pour l’en empêcher, la motion de censure est une solution : mais elle n’est rien sans la pression populaire.

Alors mobilisons-nous !