J’ai été très heureux de soutenir l’Initiative citoyenne européenne #EndTheCageAge ce jeudi 15 avril au Parlement européen ! Ses organisateurs – ONG, scientifiques et agriculteurs – qui ont réalisé un travail remarquable étaient auditionnés par les commissions parlementaires de l’Agriculture et des Pétitions. 1,4 million de citoyennes et de citoyens européens ont signé cette initiative, ce qui en fait l’une des initiatives ayant rencontré le plus grand succès et c’est seulement la sixième à dépasser le seuil des 1 million de signatures.
Dans l’UE, ce sont plus de 300 millions d’animaux de différentes espèces (truies, lapins, poules pondeuses) qui sont enfermés dans des cages. C’est l’évidence même : les animaux sont des êtres sensibles, et les souffrances qui leur sont infligées sont tout simplement inacceptables. La violence que subissent par répercussion les personnes qui travaillent dans ces élevages est elle aussi inacceptable. Les dommages infligés à la planète par ces élevages sont aussi inacceptables. L’élevage en cage est un mode de production qui ne peut plus durer.
Je remercie les organisateurs de l’Initiative citoyenne ses signataires dont la mobilisation vient nous le rappeler. Cette mobilisation fait écho à l’avis exprimé de 82 % de citoyens européens qui considèrent que les animaux d’élevage doivent être mieux protégés.
Alors pourquoi le système des cages perdure-t-il ? Car il profite à une poignée d’agro-industriels qui bénéficient de ce système d’exploitation et à qui on ne pose aucunes limites sérieuses. Il nous faut prendre nos responsabilités et agir. Et ce d’autant plus qu’il existe des alternatives. La pratique des agriculteurs, notamment l’agriculture biologique, en témoigne depuis des années. Deux études plus récentes, y compris celle commandée par le Parlement européen en témoignent. Certains pays1 ont commencé à interdire les cages. Alors il faut y aller !
Bien sûr, les éleveurs doivent être accompagnés. La fin des cages se fera avec eux. Cela signifie notamment qu’il faut bannir les importations de produits aux normes inférieures aux nôtres. Pas d’élevage en cage en Europe, pas d’importations de produits issus d’animaux élevés en cage non plus. C’est aussi simple que cela. Les plus libéraux ici nous répondront peut-être leur perpétuel argument pour ne rien faire « c’est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce ». Par parenthèse, ils choisissent les règles qui les arrangent : car l’élevage en cage paraît manifestement incompatible avec l’article 13 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne . Mais non, cela tombe bien : le rapport récent de l’institut Veblen, de la Fondation Nicolas Hulot et Interbev nous montre que bannir ces importations est possible et même compatible avec l’OMC. Il faut aussi prévoir un accompagnement financier, notamment de la Politique agricole commune, et une réduction de notre consommation de produits animaux.
Nous avons beaucoup de travail devant nous, mais nous n’avons aucune excuse pour ne rien faire : il faut enfin légiférer pour sortir de l’ère des cages, et bifurquer entièrement vers une agriculture respectueuse du bien-être des animaux, respectueuse de l’humanité, et de la planète.
1 La France, au passage, est à la traîne : https://www.endthecageage.eu/bientot-la-fin-des-cages-en-europe/