La stratégie forestière de l’Union européenne

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Agriculture

La stratégie forestière de l’Union européenne

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Le 2 septembre, nous avons examiné au sein de la Commission de l’Agriculture la stratégie forestière de l’Union européenne. De mon point de vue, c’est un texte décisif dans le cadre de notre stratégie de lutte face à l’urgence écologique.

Retrouvez ci-dessous le fil publié sur Twitter à cette occasion.

Aujourd’hui, nous votons un texte important pour la réussite de la bifurcation écologique: la Stratégie forestière de l’Union européenne. Les forêts sont notre alliée contre le changement climatique, pour protéger la biodiversité et sont un bien commun irremplaçable !

Les forêts constituent un bien commun que la France insoumise a particulièrement défendu dans le programme l’Avenir en Commun en 2017. Ce trésor naturel est une filière d’avenir clef pour la réussite de la bifurcation écologique et sociale.

Le texte final qui sera voté aujourd’hui en commission Agriculture et développement rural a été amélioré lors des négociations par plusieurs de nos amendements mais n’est toujours pas à la hauteur des enjeux. Heureusement il me reste encore des amendements en réserve !

Les négociations avec les autres groupes politiques ont été particulièrement longues et difficiles mais nous sommes parvenus à améliorer le texte sur plusieurs points importants. Ainsi, nous avons une mention spéciale concernant la protection des forêts primaires européennes !

La protection des forêts primaires est une priorité absolue car elles constituent des puits carbones et des réserves de biodiversité absolument irremplaçables ! Et pourtant la forêt primaire de Białowieża est en grand danger.

Ensuite, pour que la forêt représente une filière d’avenir il est indispensable d’avoir des travailleurs formés et disposant d’une bonne couverture sociale. Il faut noter que l’industrie forestière est l’une des plus difficiles et le nombre d’accidents du travail y est très élevé.

Les négociations sur ce point avec les autres groupes ont été très difficiles, la droite ne voulant pas en attendre parler mais nous sommes quand même parvenus à obtenir une reconnaissance du besoin d’une protection sociale et médicale adaptée aux besoins de ces travailleurs.

Le bois constitue également un matériau de construction d’avenir qu’il faut absolument favoriser afin de contribuer à la décarbonation du secteur du bâtiment ; ce point figure également dans les amendements de compromis du texte final !

Le bois peut également servir, dans le cadre d’une économie circulaire, de matériau de base pour remplacer les produits plastiques à usage unique. Cet usage du bois est pleinement valorisé grâce à nos amendements dans le texte final.

La consommation de bois de l’UE est directement responsable d’une part significative de la déforestation globale. Pour lutter contre ce phénomène il est important d’instaurer un devoir de vigilance sur le bois importé, ce qui est également un point que nous avons obtenu :

Pour surveiller l’état des forêts européennes, leur santé, la diversité des essences et la progression de leur migration du fait du changement climatique, il est indispensable d’avoir recours à l’imagerie satellite fournie par Copernicus ! Là aussi cela figure dans le texte :

Malheureusement ce texte final présente de nombreuses impasses. La première d’entre elle est la promotion du bois biomasse comme énergie renouvelable pouvant lutter contre le changement climatique ce qui est un non sens écologique ! Le rendement énergétique du bois biomasse est très mauvais et son utilisation aggrave le changement climatique en relâchant énormément de CO2 dans l’atmosphère ! Les forêts ne sont pas une source d’énergie renouvelable !

Alors que les forêts abritent l’essentiel de la biodiversité européenne et que cette dernière est en déclin constant, notamment à cause de notre modèle agricole, le texte final se satisfait de l’existant et de l’action de la PAC…

Pour ces raisons je ne peux pas voter en faveur de ce texte mais j’ai déposé plusieurs amendements non repris par les amendements de compromis pour l’améliorer, et notamment pour défendre les organismes forestiers d’État !

Effectivement, les organismes forestiers d’État comme l’Office national des forêts sont constamment menacés de privatisation alors qu’ils bénéficiaient d’une expertise unique dans la bonne gestion des forêts ! Il faut à tous prix les préserver !

Dans la continuité du travail de mon amie Mathilde Panot, j’ai également déposé un amendement visant à encadrer strictement au niveau européen la pratique absolument désastreuse des coupes rases :

J’ai également déposé des amendements supplémentaires pour encore améliorer les droits des travailleurs du secteur au niveau européen, notamment pour que soit reconnu au niveau européen leur droit à une retraite anticipée :

En effet, les conditions de travail dans ce secteur sont extrêmement pénibles ! L’espère de vie des bûcherons n’est que que 62,5 ans ! Il faut impérativement reconnaître cette pénibilité et leur permettre un départ anticipé à la retraite !

Aux conditions de travail pénibles s’ajoute le recours massif à la fraude rendu possible par l’emploi de travailleurs détachés dans l’exploitation forestière ! Les premières victimes de ce système sont les travailleurs détachés eux-mêmes ! Il est donc urgent d’abolir le système du travail détaché pour lutter dont la fraude et ainsi protéger les travailleurs ! C’est le sens de plusieurs de mes amendements :

Sur tous ces amendements j’ai déposé des demandes de votes nominaux, je vous tiendrai informé de qui a voté quoi ! La bataille pour le bien commun que sont nos forêts et la défense des travailleurs ne fait que commencer ! Elle se poursuivra en octobre en séance plénière !