Le lundi 29 juin a été voté en Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire un Avis sur l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments de l’UE, auquel j’ai contribué pour la GUE/NGL. La rénovation des bâtiments est un levier essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique et la précarité.
Les bâtiments consomment 40% de l’énergie de l’Union européenne et 36% de ses émissions de CO2. 75% des bâtiments sont mal isolés. Il est urgent d’agir pour cesser le gaspillage d’énergie et de CO2, qui peut être évité grâce à la rénovation thermique !
40 millions d’européens ont trop froid l’hiver, 98 millions trop chaud l’été. Les logements mal isolés sont souvent occupés par des personnes précaires, qui vont payer leurs factures plus chères et mettre en danger leur santé. Il faut rénover pour stopper la précarité énergétique. La rénovation des bâtiments est un levier indispensable pour respecter les Accords de Paris à 1,5°C. Pour cela, nous avons demandé avec les Verts de rappeler dans l’Avis que le taux de rénovation annuel doit passer de 1% à 3%.
La rénovation des bâtiments est un levier indispensable pour respecter les Accords de Paris à 1,5°C. Pour cela, nous avons demandé avec les Verts de rappeler dans l’Avis que le taux de rénovation annuel doit passer de 1% à 3%. Nous avons aussi ajouté au projet d’Avis que la priorité doit être d’éviter des consommations inutiles grâce à l’isolation thermique, et que le reste des besoins énergétiques doit être couvert par les énergies renouvelables.
Pour éliminer les passoires thermiques, il faut rendre obligatoire la rénovation des bâtiments les plus énergivores, en commençant par les classes F et G. La rapportrice du PPE (droite européenne) n’a pas voulu l’ajouter. Nous avons déposé un amendement de notre côté. Par ailleurs, le projet d’Avis a intégré à notre demande que les logements sociaux doivent faire partie des priorités, dans le but d’éradiquer la précarité énergétique.
Le secteur de la construction est responsable de plus de 35% de la production totale de déchets de l’UE. La rapportrice a refusé d’intégrer des pourcentages minimaux de réutilisation de matériaux des bâtiments détruits. Nous avons également déposé un amendement sur ce sujet.
Pour que les ménages à faibles revenus n’aient pas à supporter les coûts de rénovation, nous avons demandé qu’ils soient soutenus par des subventions et PTZ, de sorte qu’ils gagnent de l’argent sur leurs factures, même avec des mensualités. Ce qui a été refusé au profit des prêts privés ! Nous avons donc déposé un amendement sur ce sujet.
Les enseignes lumineuses et publicités consomment beaucoup d’énergie : leur extinction la nuit doit être renforcée et étendue ! Refusé par la rapportrice, nous avons déposé un amendement. Enfin, le projet d’Avis l’indiquait, la rénovation énergétique aiderait à relancer l’économie et l’emploi après la crise du Covid-19, en particulier pour les PME et artisans.
Au final, l’avis a été adopté et nous avons réussi à pousser le texte dans la bonne direction. Notamment sur l’augmentation du taux de rénovation annuelle des bâtiments de 1 à 3%, la priorité à l’isolation thermique puis aux énergies renouvelables, la priorité à la rénovation des logements sociaux pour éradiquer la précarité énergétique. Mais ce n’est pas suffisant. Trop d’amendements ont été rejetés.
Pas d’obligation de rénover les passoires thermiques, pas d’obligation de réutilisation des déchets, priorité aux financements privés. C’est donc un texte qui s’arrête au milieu du gué que livrera la Commission de l’Environnement à la Commission de l’Industrie, le PPE ayant trop peur que la rénovation thermique nuise à l’économie. Pour le climat et la santé, ce sera pour une autre fois.
Pourtant, cette rénovation permettrait de créer beaucoup d’activité pour les PME et artisans, qui en ont besoin après la crise du Covid-19. Et les économies réalisées par les ménages sont autant d’argent à dépenser ailleurs. Le PPE passe une fois de plus à côté d’une occasion de faire d’une pierre deux coups.