Lundi 23 mars, en plein confinement généralisé pour cause sanitaire majeure, Airbus a rouvert partiellement ses sites de production à Toulouse.
Retrouvez ci-dessous mon communiqué de ce jour.
Depuis le début de la semaine, Airbus et d’autres entreprises aéronautiques ont remis en route leurs chaînes de production dans la métropole toulousaine. C’est donc de nombreux salariés, en particulier les ouvriers et techniciens qui ne peuvent pas être en télétravail, qui sont appelés à se rendre sur leur lieu de travail.
La direction
d’Airbus indique avoir mis en place des dispositions particulières permettant
de garantir la sécurité des salariés. Mais la reprise du travail, même
aménagée, contraint les salariés à multiplier les déplacements et les
interactions et leur fait courir un risque important de contamination.
Elle monopolise par ailleurs des équipements de protection alors que ceux-ci
manquent cruellement aux personnels de santé et aux salariés des activités
essentielles à la bataille sanitaire.
Pire encore, la relance de la production génère en cascade une reprise de
l’activité des sous-traitants qui ne mettent pas tous en place des conditions
particulières de travail.
Cette
décision est rendue possible par les ambigüités d’un gouvernement qui multiplie
les injonctions contradictoires. « Restez chez vous », nous disent le
Premier ministre et les autorités sanitaires. « Allez travailler »,
nous dit la ministre du Travail. « Venez aider les agriculteurs »,
nous dit le ministre de l’Agriculture.
Cet amateurisme n’est pas à la hauteur de l’ampleur de la crise que nous
connaissons aujourd’hui.
Il est plus que temps, comme l’ont demandé les députés de la France insoumise à
l’Assemblée nationale, de lister les secteurs essentiels à la bataille
sanitaire afin de protéger convenablement les salariés de ces secteurs et de
permettre aux autres de respecter les consignes de confinement et de disposer
des continuités indispensables de leur rémunération.
Dans le cas d’Airbus, si des tâches de maintenance ou d’assistance peuvent être rendues nécessaires par la poursuite du trafic aérien, les tâches de production doivent être reportées. C’est là à la fois une mesure sanitaire, et une mesure de protection des salariés qui n’ont pas à payer le prix de la crise sur leur santé. Le savoir-faire des travailleurs d’Airbus fait notre fierté à Toulouse comme au niveau national. Leur rendre hommage, c’est aussi les protéger.