A propos du manifeste pour l’accueil des migrants

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A propos du manifeste pour l’accueil des migrants

Je n’ai pas signé le « Manifeste pour l’accueil des migrants » lancé par Médiapart, Politis et Regards. Je partage pourtant une grande partie de son contenu. Non, la cause de nos malheurs ne se trouve pas dans la pression migratoire. Oui, il est sain que des intellectuels, des artistes, des personnalités politiques, syndicales ou associatives s’élèvent contre les politiques de criminalisation qui construisent l’Europe forteresse. Non, nous ne pouvons accepter le durcissement des conditions de l’asile imposé par Emmanuel Macron à travers la loi asile et immigration qui rompt avec les principes républicains qui sont les nôtres. Rupture qu’avait d’ailleurs été préparée par le quinquennat Hollande sur lequel cet appel me parait pourtant bien silencieux. Est-ce pour ne pas froisser d’éventuels signataires, comme ces anciens ministres de Hollande qui cherchent maintenant à se construire une nouvelle virginité sur la question ?

Je comprends donc celles et ceux que nous côtoyons dans les combats sociaux, démocratiques et écologiques et qui ont choisi de s’associer à cette démarche. Mais, pour ma part, je ne peux soutenir ce texte. Pourquoi ?

D’abord parce qu’il semble considérer que l’augmentation des migrations, y compris contraintes, est une fatalité. C’est comme cela que je lis les phrases « Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. » et « Dans les décennies qui viennent, les migrations s’étendront, volontaires ou contraintes. ». Cette idée est inacceptable à mes yeux.

Je ne peux accepter en effet de considérer que l’on ne pourrait rien faire face aux ravages de la mondialisation capitaliste qui poussent sur les routes chaque années des centaines de milliers de personnes confrontées à la misère économique. Je ne peux me résoudre à l’idée que nous serions impuissants face à la montée des tensions internationales et à la multiplication des conflits guerriers avec leurs lots de morts et de réfugiés. Je ne peux abandonner le combat pour la bifurcation écologique et considérer comme une évolution naturelle des choses le fait que des territoires entiers de notre planète deviennent inhabitables. Je ne peux admettre que l’on pose comme acceptable la terrible épreuve de l’exil et les souffrances de celles et ceux qui doivent abandonner leurs familles et leurs villages.

Bien sûr, tout cela ne se résoudra pas en un claquement de doigts. Bien sûr, il ne suffit pas de souhaiter la paix pour l’obtenir. Elle se construit, patiemment, par la diplomatie et la réhabilitation des instruments de la légitimité internationale trop affaiblis aujourd’hui. Bien sûr, il ne suffit pas de penser très fort à ce que chacun ait de quoi vivre dignement dans le monde pour que cela devienne une réalité. Mais il est de notre responsabilité de cesser d’appauvrir et d’affaiblir en acceptant que le capitalisme modèle la géographie et spécialise des zones entières du territoire exploitées au détriment des autres. Notre responsabilité est engagée quand l’Union Européenne signe, année après année, ces funestes accords de partenariat économique exigeant la suppression des barrières douanières et tuant les économies du sud et leurs acteurs. Bien sûr, le changement climatique a commencé et une part est d’ores et déjà irréversible. Mais il est encore temps d’agir pour en limiter ses effets et sauvegarder tout simplement la possibilité d’une vie humaine sur notre planète. Bien sûr, donc, les migrations, y compris subies, vont augmenter dans les toutes prochaines années. Doit-on pour autant s’y résigner pour toujours ?

Je ne le crois pas. S’y résigner, c’est rompre avec les positions critiques vis-à-vis de la mondialisation capitaliste. C’est, indirectement, et je n’en fait pas le reproche à celles et ceux qui ont choisi de signer cet appel, accepter l’idée défendue par les libéraux qu’elle serait une loi de l’histoire, exonéré du champ de la souveraineté populaire et de la décision politique. C’est restreindre le champ de la contestation à la manière de traiter les conséquences alors que nous voulons pouvoir remettre en cause le principe. C’est tourner le dos au combat pour l’émancipation humaine qui consiste à rendre l’individu libre de ces choix et à lui donner les moyens concrets de sa liberté. Non, vivre et travailler au pays n’est pas un slogan réservé aux paysans et aux néo-ruraux des pays riches. C’est un idéal de développement humain qui doit pouvoir s’appliquer à tous et qui nécessite que soit pensés autrement les rapports internationaux, débarrassés des logiques capitalistes et impérialistes.

L’appel assène que s’interroger sur les sources des flux migratoires conduit nécessairement « par être contraint au pire », au « contrôle policier » et à ériger les frontières comme un « mur ». Comment peut-on affirmer une telle chose ? Ne sommes-nous pas suffisamment intelligents et humains pour considérer que l’on peut s’engager dans une lutte complexe et ardue contre la mondialisation capitaliste tout en accueillant avec dignité celles et ceux qui arrivent ? Quelle est cette loi si évidente qui dit que lutter contre les causes des migrations subies conduit à défendre l’idée absurde et inhumaine de l’Europe forteresse ? Quels esprits étroits pensent qu’il n’est pas possible d’allier la lucidité d’analyse nécessaire à la lutte et l’humanité la plus élémentaire ? Quelle défaite de la pensée si la « gauche » est désormais condamnée à choisir entre les différents termes de l’alternative. Non, le combat pour l’émancipation humaine est un combat total.

Un deuxième aspect de ce texte m’interroge. Il m’amène à penser qu’il y’avait parmi les initiateurs de cet appel une volonté de démarcation et d’instrumentalisation de la question migratoire pour cibler, indirectement, les positions de la France insoumise. Il s’agit de la phrase qui affirme que « [ce] n’est pas la main-d’œuvre immigrée qui pèse sur la masse salariale, mais la règle de plus en plus universelle de la compétitivité, de la rentabilité, de la précarité. ». Elle est une allusion à peine voilée aux polémiques qui ont occupés les dernières semaines à gauche, à coup de procès d’intention et d’anathèmes. Je déplore d’ailleurs que celles et ceux qui prétendent ne pas vouloir faire « à l’extrême droite le cadeau de laisser croire qu’elle pose de bonnes questions » acceptent de facto son agenda en polarisant la prochaine campagne des élections européennes autour de cette question et en l’instrumentalisant à des fins politiciennes. Alors oui, j’ai bien conscience de participer à mon tour par ce papier à cette discussion, mais il est difficile de ne pas répondre quand vos propositions sont méprisées et caricaturées, ou, pire, quand on prétend que vous auriez été un allié des nazis …

Oui cette phrase est une caricature. Personne n’a prétendu que la racine des « maux contemporains » était « la main d’œuvre immigrée ». Personne. Oui nous avons dit, et c’est une réalité que les faits ne peuvent démentir, que la disponibilité sur le marché du travail de travailleurs sans droits et sans statuts pouvait conduire à leur instrumentalisation par le patronat afin d’affaiblir les protections collectives. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la France insoumise est favorable à la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers (qui cotisent, payent des impôts et contribuent à la solidarité nationale) afin d’éviter un « dumping intérieur » entre les salariés. C’est aussi pourquoi nous sommes opposés à la directive des travailleurs détachés qui génère une même concurrence déloyale. Il est dommage d’ailleurs que plusieurs responsables politiques soutenant cet appel n’aient pas exprimé la même clarté lors du dernier vote sur le sujet au Parlement Européen.

Contrairement à ce qui est sous-entendu dans cet appel, dire cela n’est pas donner une centralité explicative à la question. C’est au contraire être cohérent pour lutter contre tous les mécanismes de la compétitivité, de la rentabilité et de la précarité.  Et je m’étonne de voir certains responsables politiques donner des brevets de « gauche » et d’attitude révolutionnaire en omettant cette part entière du combat. Je m’étonne de les voir asséner qu’ils ne « composeront pas avec le fonds de commerce de l’extrême droite » quand l’appel ne dit rien des politiques de Macron et de ses amis en Europe qui accouchent des Orban et des Salvini. Ou pire quand certains d’entre eux ont une responsabilité directe dans le bilan du quinquennat Hollande qui a vu l’extrême-droite dépasser les 20% et a failli accoucher sur la déchéance de nationalité.

Voilà les raisons pour lesquelles je ne peux me retrouver dans cet appel. Je sais aussi que l’on n’est jamais à 100% d’accord avec un texte et que l’on peut voir le verre à moitié plein, comme le verre à moitié vide. Certains de mes amis, bien que partageant les idées de cette note, choisiront peut être de soutenir ce manifeste pour exprimer leur rejet de l’Europe forteresse. Je respecte leur point de vue. Mais je ne le partage pas car j’aurais alors le sentiment d’abandonner une part entière du combat et, donc, de prendre le risque de finir dans une impasse. Car c’est déjà une défaite de la pensée révolutionnaire que d’accepter qu’elle soit enfermée dans des règles présentées comme immuables mais étant pourtant celles de nos adversaires.

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48 commentaires

  1. Merci pour ces mots Manuel, t’imagines pas à quel point ils me touchent et portent mes sentiments que je n’aurai pas su exprimer avec autant de clarté et de force, je suis fier d’avancer et d’apprendre à tes côtés!

  2. Je partage votre point de vue.
    Celui du manifeste, défaitiste, nous encourage à l’acceptation passive de notre système actuel, la résignation face à cet utralibéralisme croissant qui nous mène droit vers notre propre destruction.
    Agissons sur les causes et soyons confiants ! Nous avons les moyens de changer nos fonctionnements. Ça ne se fera pas en un claquement de doigts, du jour au lendemain, mais c’est maintenant qu’il faut réagir. Tout est question de volonté.
    Merci pour votre papier, bien expliqué et touchant de bon sens et d’authenticité.

  3. Attention au slogan tout fait  » vivre et travailler au pays  » Est ce que dans une maison , je peux pousser les murs et faire vivre une famille supplémentaire ?
    Je lis :  »« Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. » et « Dans les décennies qui viennent, les migrations s’étendront, volontaires ou contraintes. » Cette idée est inacceptable à mes yeux.
    Mais que faire alors devant le changement climatique ? Il est en marche , et les conséquences vont apparaître dans 10 ans , à l’échelle du temps . Certaines îles ont déjà disparues .
    Quand aux conséquences des ravages de la mondialisation capitaliste, que faire devant les inégalités des peuples ?
    Il n’est pas question de s’y résigner , mais comment agir pour empêcher les accords entre états , faits sur le dos des populations ?
    Les migration sont une réalité structurelle du XXème siècle, un fait social inhérent à un monde marqué par des inégalités profondes. Tant que ces inégalités persisteront, il sera vain d’essayer de convaincre les migrants de rester chez eux. Ce n’est pas en déversant des milliards d’€ sur les pays d’origine ou de transit, qu’on se débarrassera du problème. Notre jugement normatif sur les migrations nous empêche de penser un projet politique durable. Le projet actuel est fait à l’aide de statistiques, et de calculs, alors que c’est un défi sociétal, auquel nous n’échapperons pas . . .
    Comment pouvons-nous aborder de manière globale ces problématiques et répondre aux questions concrètes que posent nos concitoyens ;car,dès lors qu’il s’agit d’immigration, l’idéologie et les condamnations morales prennent le pas sur la raison ?

    1. Bonjour!
      Selon moi, la France Insoumise propose justement une politique écologique, économique et internationale qui vise à réguler ces états de fait dont on ne veut plus.
      Comment agir?
      En faisant comprendre aux gens qu’il faut voter aux européennes!
      En expliquant aux citoyens que la politique de la FI est globale et que ses propositions visent à tirer par le haut tous les pays du monde.
      En commençant par voter FI chez nous, et Maintenant le Peuple! aux européennes, c’est une façon de lancer un mouvement sans lequel en effet aucun changement n’est possible.
      Donc la solution existe, il faut juste lui faire prendre corps et réussir à parler des idées, des idées et encore des idées, loin de la « politique » spectacle, des petites phrases, et des coups de gueule.

  4. Merci Manuel pour la clarté et la justesse de a position, j ‘ espère que tous et toutes les camarades partagent cet avis
    le combat contre le libéralisme avec l’ écologie est le seul moyen de rendre ce monde humain

  5. Manu merci pour cette note de blog dont je partage les analyse, et avant même de la lire j’ai pensé comme toi, « … Il m’amène à penser qu’il y avait parmi les initiateurs de cet appel une volonté de démarcation et d’instrumentalisation de la question migratoire pour cibler, indirectement, les positions de la France insoumise…. ». Bravo pour avoir eu le courage de ne pas signer ce Manifeste et ainsi ne pas abandonner le combat.
    Ormis cela il y a en effet dans ce texte l’abandon total d’une lutte anticapitaliste, l’acceptation des règles de la mondialisation, l’abandon des peuples. Tu le sais je viens du PCF, je me souviens très bien quand je vivais à Aubervilliers ou j’étais toute jeune militante sans formation politique, j’ai été formée à l’idée que les travailleurs espagnols, portugais ou autres qui venaient travailler en France et acceptaient des bas salaires, permettaient au patronat de ne pas augmenter les salaires des travailleurs français. C’était dans les années 1975 et suivantes…
    Bravo pour ce texte Manu, on peut s’en servir dans les débats, il nous renforce dans le choix de la France insoumise de prôner l’insoumission et le rejet de la résignation.

  6. Le texte de cette pétition m’a mis mal à l’aise. Certains passages me paraissaient très justes, à tel point que ne pas signer me paraissait une offense. Mais aussitôt d’autres passages me heurtaient, comme si on m’avait extorqué un accord, sur un point que je ne partage pas.
    Alors, au bout du bout, que demande ce texte ? Je ne sais pas. Et finalement, je n’ai pas signé, avec une réelle gêne. Et rétrospectivement… tout cela m’agace.
    Et m’agace doublement… parce qu’au-delà des discussions, il y a le malheur et la mort qui rodent. Et au lieu de jouer avec les mots, ou de s’exalter de principes, il serait peut-être temps d’examiner concrètement, très concrètement, ce qui peut être fait.
    À quoi j’ajoute, dernière chose, que toute cette agitation verbale n’aura de sens que si la macronie et ses sbires se font éjecter du pouvoir. Parce que sinon… on continuera à s’escagasser les uns les autres, pendant que la bourgeoisie continuera, sur notre dos, ses petites affaires. Et on sait le sort qu’elle réserve aux migrants.
    Alors, aussi pour ça, j’éprouve un 3ème agacement : quel jeu jouent ceux dont le fond de commerce semble être la bataille contre la FI ? Nul doute qu’elle soit critiquable, mais où veut-on en venir ?

  7. Merci pour ces indispensables explications. Indispensables parce que, en les diffusant aux amis et amies je vais leur rendre un bien grand service. Ils peuvent lire l’appel et vous lire puis se faire leur propre opinion. Ils se plaignent souvent d’être la cible d’aigres remarques de la part de leurs connaissances qui répètent ce qu’ils ou elles ont entendu à la télévision. Sans arrêt. Ils pourront passer de l’intuition (esprit de classe) au raisonnement puis à l’élaboration de leurs réponses personnelles en un temps record. Et donc, ça encourage.

  8. Bon, je ne l’aurais point écrit aussi longuement, mais votre explication a le mérite d’être claire et sans ambiguïté contrairement à ce que les carpettes et les savonnettes veulent faire accroire aux Français-es.
    Merci.

  9. Pareil contorsionnisme, ça force l’irrespect. L’arrangement avec sa conscience est caractérisé. Comment peut-on se tortiller ainsi, enfermé dans sa logique partisane, torturé par un conflit de loyauté manifeste entre ses convictions et l’attachement à son mouvement, qui semble dicter ta pensée… Libère toi de tes chaînes.

    1. Que voila un salmigondis peu ragoutant mis à toutes les sauces par cet individu qui sur Facebook se planque sous le pseudo « insoumi »
      J’ai moi-même été gratifié de ce texte à la virgule près sur un tout autre sujet.

  10. Bonjour, je suis un militant de la FI, dés la sortie du manifeste, j’ai trouvé cette proposition ambiguë. Je suis en total accord sur de nombreux points mais j’y ai perçu aussi un moyen de mettre en cause une des forces de gauche, la FI. C’est d’une autre manière ce qu’a fait Mediapart avec ce questionnaire adressé au forces de gauche.
    Comme je l’ai fait remarquer dans un de mes commentaires sur un article de Plenel, ceci (le manifeste) ,est encore un bel assemblage de belles idées et j’y ait mis en parallèle les propositions du groupe parlementaire FI.
    https://lafranceinsoumise.fr/app/uploads/2018/04/propositions-alternatives-projet-loi.pdf.
    Question, pourquoi cette proposition (datant d’avril), n’est pas mise en avant par la FI ?
    Par ailleurs, les débats actuels sur l’immigration se font entre les porte paroles nationaux et les partis et journalistes, mais il n’y a aucun débat en interne, ceci affaiblit notre position.
    On voit que l’absence de démocratie interne de la FI rencontre ses limites. Logique, non ?

    https://lafranceinsoumise.fr/app/uploads/2018/04/propositions-alternatives-projet-loi.pdf

    1. bonjour Michel
      Je ne suis pas d’accord avec toi, la semaine dernière mon groupe d’action a souhaité un débat entre nous sur l’immigration. Notre discussion a d’abord porté sur les questions que l’on se pose afin que chacun puisse donner son avis, nous nous également appuyés sur le livret thématique et sur le document établi parnos député-es. Personne ne nous a empêché ni interdit ce débat. Le débat interne peut se faire en-dehors des instance nationales et entre insoumi-ses. Bien cordialement, Dominique

    2. Bonjour Dominique,

      sans vouloir polémiquer, je relève ta propre remarque « le débat peut se faire en dehors des instances nationales ».
      Pourquoi se fait-il « en dehors » ?
      Cordialement
      Michel

  11. Cet appel me gênait dès la première lecture, j’étais partagé entre la honte de ne pas soutenir un appel généreux au premier abord et la colère sur ce côté fataliste de l’appel qui ne traite que les conséquences et pas les causes. Les mots de Manuel traduisent parfaitement ce sentiment et me renforcent dans l’idée de ne pas soutenir cet appel.

  12. Suis entièrement d’accord avec « j’en ai marre » voir plus haut, le fait que Djorge .Zumanovic.ne soit pas venu participer au débat organisé par le Média (avec entre autre Fassin et l’historienne De Coque (ortho ?)) montre bien que sa position au départ soutenue par JLM est très ambigue (voire pour ma part non internationaliste). Cà prouve que sur ce sujet important nous « naviguons en eaux troubles »…

    Le fait aussi que la FI (dont je suis adhérente active) insiste vigoureusement pour dire que l’immigration n’est pas un sujet important de la campagne européenne me gêne bcp.

  13. Oui je soutien cet appel par esprit de solidarité avec les victimes migrantes de tous pays, en continuité avec plus de 40 années de militantisme à leurs côté, même si cet appel malheureusement n’appelle pas au renversement du néolibéralisme, et se présente de ce fait comme si tout était perdu d’avance ou d’avance perdu. Ce qui n’est pas encore acté. J’attire ton attention sur le fait qu’il est urgent de ne pas se positionner sur la ligne «eux» (hors FI) & nous (FI), cela pour deux raisons tu iras tout droit rejoindre les voix dites «complotistes» dont la FI ne doit en aucun cas faire partie, et deuxièmement tu isoleras la FI de centaines de milliers de gens qui pourront se retrouver sur notre chemin, avec nous FI, sans toujours tout partager. Un exemple, le mien, je n’aime pas François Mitterrand et pourtant je continue à respecter sérieusement Jean-Luc. Très respectueusement. Cécile de Marseille.

  14. Desnos Yves , je partage tes ressentis . Pas facile de trancher , voila pourquoi j’ai posté plus haut un commentaire à questions .

  15. Vous écrivez M. Bompard « Quelle est cette loi si évidente qui dit que lutter contre les causes des migrations subies conduit à défendre l’idée absurde et inhumaine de l’Europe forteresse » Ce n’est pas du tout ce que dit le texte. Le « Manifeste » pointe et dénonce à plusieurs reprises les causes des migrations, à savoir le système mondial inégalitaire, créateur d’injustices climatiques et sociales : « Le temps des boucs émissaires est de retour. Oubliées au point d’être invisibles, la frénésie de la financiarisation, la ronde incessante des marchandises, la spirale des inégalités, des discriminations et de la précarité. En dépit des chiffres réels, la cause de nos malheurs serait, nous affirme-t-on, dans la « pression migratoire ». De là à dire que, pour éradiquer le mal-être, il suffit de tarir les flux migratoires, le chemin n’est pas long et beaucoup trop s’y engagent. » Vous constatez quand même que l’UE se ferme et fait tout pour empêcher que les migrants ne puissent y déposer une demande d’asile, y compris en demandant à des pays pauvres ou en crise ou en guerre de gérer des camps (Lybie, Turquie…), alors qu’en Europe les richesses existent mais sont mal réparties (Macron pdt des riches, nous sommes d’accord) ! De plus, si on regarde les chiffres mondiaux des migrations, c’est une petite minorité qui parvient jusqu’aux frontières européennes. On ne répond pas au discours de haine de Le Pen en refusant d’accueillir, sous quelque prétexte que ce soit, ni en surfant sur les peurs des exploités (comme le fait Macron) mais en accueillant ET en luttant pour une société plus juste. Vous souhaitez que l’électorat populaire vote pour vous : tant mieux ! mais faut-il pour autant tenir un discours ambigu sur les migrants ? Je ne le pense pas. Quant à considérer ce texte comme visant à discréditer la FI, n’est-ce pas tomber dans la paranoïa ?

  16. Bonjour,

    Je trouve votre commentaire très inquiétant et empreint de ce que je perçois du pire de la FI enfermée sur sa vérité sectaire et dans ses livres saints.
    Comment pouvez-vous voir dans ce manifeste une prose anti FI, il y là pour moi un mystère.
    Les migrations font partie intégrante de l’histoire de l’Humanité et l’Europe est issue de ces vagues, nier leur réalité vous fait rejoindre les Savini, Lepen, Orban et tous ces joyeux drilles qui pensent que l’Europe restera pour l’éternité blanche et chrétienne. Dans les temps anciens ce sont majoritairement les changements climatiques ou les velléités expansionnistes de quelques chefs de guerres qui ont poussé les peuples à migrer. Le 20eme siècle a vu un nouveau fléau, le capitalisme, paupériser et affamer des régions entières poussant les peuples à chercher des territoires où vivre convenablement et en paix. Mais le capitalisme néolibéral et sa fièvre consumériste a rejeté dans l’atmosphère des millions de tonnes de CO² depuis longtemps fixées dans le sol provoquant un changement climatiques et la pollution des 3 éléments Terre, Air, Eau. L’ensemble de ces fléaux a accéléré le phénomène des migrations dont nous ne voyons chez nous qu’une part infime.
    Ce n’est donc pas un fatalisme comme vous le dites mais une reconnaissance de la réalité, le flux migratoire ne cessera jamais quel que soit les murs que vous érigiez.
    Quant à la thématique de la FI sur l’utilisation de la main d’œuvre illégale pour enrichir le patronat elle existe dans tous les pays du monde et n’est pas liée au fait de détenir la nationalité du pays. Des patrons malhonnêtes existent malheureusement dans tous les pays. Et pour finir si vous pensez qu’il suffit de virer Macron pour régler le problème, je pense vraiment qu’il faut que vous ôtiez vos œillères FI pour comprendre que ce qui se passe en Afrique ou ailleurs dans le monde ne dépend pas de la France. La stratégie de la Chine en Afrique est terrible et vous pouvez élire la FI au pouvoir vous n’y changerez rien.

    Sortez de votre idéologie réductrice et apprenez à voir le monde dans sa globalité.

    La France de par son tryptique affiché sur tous les frontons de ses bâtiments officiels se doit d’accueillir dans les meilleures conditions ces enfants, femmes et hommes en souffrance et en déserrance qui sont nos frères humains.

    1. Bien que membre de la FI depuis quasiment l’origine et très désireux de chercher une voix alternative à la logique mortifère que le débat qui s’installe, que l’on nous installe, Macron versus Le Pen, convaincu du mal terrible qu’a fait le PS et Hollande à l’idéal de gauche qui m’anime depuis mon enfance, convaincu aussi que le PCF joue un jeu stupide pour tenter de garder quelques plats de lentilles et ne constitue en tant qu’appareil en aucun cas un allié fiable, je partage votre avis sur la forme de sectarisme qui à mon grand regret gagne de plus en plus la FI au risque prochain de se perdre et d’une fois encore tuer les possibilités, tellement fragiles déjà, d’un changement de politique. Vous avez raison sur le fond dans votre texte, mais qui plus est si débat il pourrait y avoir je ne comprends pas tous ces débats picrocholins alors même qu’il faudrait pour la FI être unitaire pour tous, pousser à la discussion, conduire les débats et non pas se replier, se recroqueviller, pinailler, comme hélas le montre ce texte. Aucune chance de sortir par le haut avec ce genre d’attitude

  17. Merci Manu pour ce texte dans lequel tu as su mettre en mots ce que nous sommes nombreux à penser. Tout le monde peut signer ce texte et donc tout le monde le signe même ceux qui ont soutenu des politiques de rejet du quinquennat Hollande. La sortie de ce texte après les agressions de Brossat ne doivent rien au hasard. Haro sur la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon … il ne faudrait tout de même pas que les Européennes confirment que la France insoumise est pour notre peuple le débouché politique.

  18. Claudine Lionneverte, votre critique me semble contradictoire : vous contestez l’analyse de Manuel Bompard en citant le texte : »la frénésie de la finance et la ronde incessante des marchandises ». Cette partie du texte viendrait donc affirmer, comme Manuel Bompard, qu’il y a lieu à focaliser nos luttes. Où est l’ambiguïté du discours de la FI puisque votre argument pour sauver le texte est celui de dire qu’il affirme la même chose que la FI ?
    Votre conclusion montre bien que VOUS voulez attaquer la FI en discréditant son discours et en niant les attaques dont elle est victime tout en reprenant vous-même le thème de ces attaques : la soi-disant ambiguité de son discours.

  19. « Pour l’accueil des migrants » : Manifeste signés par 150 intellectuels (et d’autres à venir)
    (article publié aujourd’hui, sur le site d’information lemouvement.info : j’ai signé la pétition; je ne suis pas d’accord avec l’ensemble des positions mais je reste favorable à ce débat tel qu’il est exprimé)

    « Pour lutter contre la progression de l’extrême-droite et l’utilisation des migrants comme bouc-émissaire », les rédactions de Regards, Politis et Mediapart se sont associées pour lancer le Manifeste « Pour l’accueil des migrants ». Ce dernier a été signé par 150 intellectuels, artistes, militants associatifs, syndicalistes et personnalités de la société civile.
    Élément d’actualité : Macron : « les réfugiés ? Non merci » ; Emmanuel Macron a refusé lundi, une nouvelle fois l’accès à un port français du navire humanitaire «Aquarius », bientôt privé de pavillon par les autorités portuaires européennes et qui n’avait plus que 58 réfugiés, fuyant les côtes libyennes. Le navire, refusé dans tous les ports de l’UE, erre depuis plusieurs semaines depuis plusieurs semaines. Le navire a essayé Marseille. Niet !Le président français a expliqué son refus d’accueillir l’Aquarius et ses 58 rescapés en France « par une volonté de protéger le droit international des provocations politiques et de ne pas renforcer l’extrême droite en ouvrant les portes du pays ». Position approuvé selon un sondage Odoxa, par 74% des sondés.
    Affligeant. Affligeant sur l’état de l’opinion publique (mais seulement selon ce petit sondage « à chaud »). Affligeant pour le Président de République française. Car c’est, hélas, Macron par ses propos et décisions, qui nourrit grassement l’extrême-droite dans le pays qu’il est censé gouverner.
    En réponse, ce Manifeste « Pour l’accueil des migrants » est à lire (voir ci-joint, l’encadré, le texte et les 150 premiers signataires) :
    On est d’accord sur l’ensemble, mais avec, néanmoins, quelques commentaires :
    1. Sur l’ensemble de ces questions, il faut réaffirmer les principes républicains, démocratiques, humanitaires et socialistes ( affirmation déjà présents dans les proclamations de la première et la seconde Internationale, dans ceux de la troisième Internationale et pour certains connaisseurs, dans ceux de la IVème, qui ont suivi !). Et sans oublier, les prises de positions des principaux partis écologistes !
    2. La France et le Royaume-Uni qui ont été pendant deux siècles, les deux plus grands empires coloniaux régnant sur l’ensemble de la planète, pendant plus d’un siècle. Ça vaut quelques réflexions sur leurs conséquences, à long terme, à propos de leurs relations et responsabilités auprès de leurs anciennes colonies, qu’elles ont dirigé pour le moins de façon pour le moins bureaucratique, voire très brutale . Ce qui n’enlève rien aux responsabilités des gouvernants actuels de ces « jeunes » nations qui ont accéd&éparfois très difficilement à leur indépendance.
    3. En France, l’immigration a, depuis les années 60, largement été favorisée par l’administration, à le demande des entreprises françaises de l’époque (Peugeot, Renault, le Charbon et la Sidérurgie, le bâtiment…) par un patronat qui y voyait l’occasion d’utiliser en France une main-d’œuvre extrêmement bon marché et qui leur permettait par ailleurs de maintenir une forte pression sur les salariés français. L’immigration algérienne a fortement crue à partir de 1965, trois ans après l’indépendance de cette ex-colonie. Et l’appel à une main-d’œuvre peu coûteuse continue, un demi-siècle, plus tard…
    4. Le texte proposé par le Manifeste des 150 intellectuels premiers signataires, n’opère néanmoins pas assez, néanmoins, la distinction entre les citoyens français d’origine étrangère (rappelons qu’est Français, tout citoyen qui nait en France), les migrations économiques et le mouvement important des réfugiés qui ont dû, pour fuir les guerres ou la misère, quitter leur pays pour ne pas dépérir ou mourir.
    Selon Eurostat, «un immigrant est une personne qui vient ou revient de l’étranger pour établir sa résidence dans un pays donné pendant un certain temps, après avoir eu précédemment sa résidence habituelle dans un autre pays.» En règle générale, il souhaite rester dans le pays d’adoption.
    Un demandeur d’asile est une personne qui a engagé des procédures pour obtenir une protection internationale. En France, c’est à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, l’OFPRA, que les demandeurs d’asile déposent leur demande. Il n’est pas «réfugié», au sens administratif. Au terme de la procédure administrative, le demandeur peut se voir, ou non, accorder un statut de réfugié, une protection subsidiaire, ou une protection pour des raisons humanitaires.
    5. Sur l’immigration économique : pour l’essentiel, issue en France, du Maghreb et de l’Afrique. En France, l’immigration « économique » reste très raisonnée et en baisse par rapport aux années 80-2000 : en 2017, 27000 premières demandes ont enregistrées pour un motif économique. Le reste vient du rassemblement familial et des demandes d’étudiants souhaitant rejoindre l’université française : selon les chiffres de l’immigration publiés au mois de juin 2018 par le ministère de l’Intérieur, 242.665 personnes se sont vues délivrer un titre de séjour, 87.109 pour regroupement familial, 78.478 pour les étudiants. Ces nouveaux arrivants s’intègrent, contrairement aux discours de l’extrême-droite et d’une certaine crainte populaire, dans une population française infiniment plus nombreuses. Au 1ᵉʳ janvier 2018, la France compte 67,2 millions d’habitants.
    6. Par ailleurs, la France est, avec l’Irlande, les deux seuls pays des 27 pays de l’Union Européenne à bénéficier en effet d’une démographie positive. Le fossé démographique s’est creusé en Europe depuis la chute du Rideau de fer, les anciens pays de l’Est ayant perdu jusqu’à un quart de leur population tandis que le solde est largement positif à l’ouest, selon une étude autrichienne parue au printemps 2018, qui souligne l’impact déterminant du facteur migratoire ! Aux résultats d’une démographie positive : une plus forte demande, et donc, les conditions d’une meilleure croissance à venir, et d’ores et déjà la possibilité des rétablir les déficits de l’État et ceux des Comptes sociaux. Miracle : les comptes de la Sécurité sociale française (Chômage, Retraite -malgré l’allongement de la vie ! -, Maladie) une fois et demi le budget de l’État, sont redevenus positifs en cette fin d’été. En 2019, le régime général de Sécurité sociale devrait afficher un excédent de 700 millions d’euros. En équilibre positif, our la première fois depuis 18 ans !Ce rétablissement est dû aux efforts demandés aux salariés (et pas assez aux actionnaires) mais également à l’augmentation du nombre d’actifs (qui ne signifie pas une baisse du pourcentage des chômeurs !). Cette démographie positive est également en partie due à l’intégration progressive de populations étrangères, migrantes en France, séduites par « l’attraction héxagonale » mais qui permettront par leur activité aussi, de garantir les revenus de nos bons vieux retraités nationaux !
    7. L’intégration des anciennes et nouvelles populations migrantes s’effectuent-elles bien ? Réponses diverses : « très bien », « pas tellement » et « pas du tout ». On connaît le voisin (épicier, patron de bistro, infirmière, camarade de bureau… Maghrébin, Chinois, Croate…)? Tout va très, très bien. Mais les « Français de souche » regardent les « autres » étrangers avec méfiance, d’autant que les immigrés vivent en France dans des quartiers difficiles où le taux de chômage voisine souvent les 50%. Des populations qui subissent, outre la misère sociale, la délinquance, la méfiance, voire le racisme. Racisme exprimé par des populations de « Français de souche » qui subissent souvent la même dégradation des conditions sociales et qui voient les populations migrantes ou issues de l’immigration comme des concurrents sur le marché du travail ou de la protection sociale. A l’origine de ce sentiment, une stagnation des revenus des classes populaires et une perte pour un grand nombre de revenus des classes moyennes.
    8. Rappelons, enfin que les premiers immigrés du Maghreb en France ont été enregistrés en 1848. Les jeunes des banlieues font partie de la 6ème, 7ème, 8eme génération.., vivant en France. Ils ne parlent plus depuis longtemps les langues d’origine, l’Arabe, les langues berbères ou les multiples dialectes africains de leurs origines familiales, pas plus qu’ils ne connaissent leur pays d’origine historique dans lesquels, ils ne se sont jamais rendu, encore moins les rites culturels de leurs arrières grands-parents. On les dit arabes, Maliens, Sénégalais.., mais ils ne connaissent aucunement leurs très lointains pays d’origine. Mais on ne les considère pas pour autant, comme « Français », même s’ils en possèdent pleinement la nationalité. D’où, dans un pays qui souvent les rejette, où ils ne trouvent pas de boulot, c’est la recherche d’une « origine » parfois mythique et hélas, dans le cas souvent religieuse. Le problème de fond reste donc avant tout social (éducation, formation, emploi). Mais du coup, dans cette absence de politique d’intégration surgissent les « faux-conflits », d’insertion mais également de culture : la montée de l’Islamisme radical, est souvent vécue dans les banlieues comme l’affirmation d’une « identité », même imaginaire. cette affirmation culturelle, sans aucune relation avec le terrorisme islamiste est néanmoins mal vécue par les aborigènes locaux, ou « Français de souche » même si c’est un pays, historiquement de culture chrétienne, certes, avec des traditions régionales particulières, mais pourtant dans une forte affirmation culturelle française qui s’estime « universelle », et par ailleurs amoureux d’une France républicaine et laïque, depuis la Révolution française. Liberté, Égalité, Fraternité. Il faudrait d’ailleurs appliquer ces principes plus souvent… L’accession rapide à la nationalité française, ses droits et ses devoirs devrait être, par exemple une revendication essentielle.
    9. Sur le flux des réfugiés : il faut les différencier des flux de la migration économique et encore plus de la situation des citoyens français issus de l’immigration, mais pour les réfugiés, rappelons avec force que ce flot considérable (L’Allemagne a accueilli près d’un million de réfugiés sortis du conflit syrien), l’essentiel de ces réfugiés proviennent de conflits directement générés par les puissances occidentales. 2003 : l’Irak, guerre menée par les États-Unis et ses alliés; 2011 : la Libye, intervention faite par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne (+ diverses forces d’alliés de l’OTAN) et 2014 : la Syrie pour finir, avec les mêmes puissances occidentales, avec l’ajout de forces de la Russie et de l’Iran.
    A moyen terme, les problèmes sont nombreux : la crise climatique (dont on ne connait que les premiers effets inquiétants –il fait très chaud pour une fin-septembre-) , et ce, en l’absence d’une politique mondiale de réformes, la persistance d’une faiblesse du développement économique mondial, tout au moins au niveau européen, les difficultés rencontrées, économiques et sociales dans de grandes zones géographiques, avec leurs effets politiques, sociaux, culturels, ethniques, voire religieux, rencontrées dans de nombreuses régions, et une croissance démographique en croissance permanente, tout cela amène à des difficultés majeures pour les deux ou trois générations à venir. Sauf un nouveau mode de développement sur des axes novateurs, pas facile à imaginer rapidement (c’est comme ça que naissent les « révolutions civilisationnelles », nous disent les optimistes), tout cela va nécessairement, en l’absence de solutions rapides, nourrir dans les décennies à venir, la possibilité concrète de vastes mouvements spontanés de migrations de populations, inter-régionales, voire intercontinentales. Avec les risques de tensions et de conflits que cela implique, rappellent les pessimistes. Le mouvement migratoire, la conquête de nouvelles terres, l’échange nouveau entre des civilisations ? Cela a été, constatent les optimistes, l’essentiel de l’histoire de l’humanité. Oui, mais, vu la croissance de la population, la planète est beaucoup plus petite, rétorquent les pessimistes.
    Dans tous les cas, la pétition « Accueil des migrants » pose l’ensemble de ces débats, sans les phantasmes habituels et souvent xénophobes sur l’immigration, elle poursuit une réflexion et une mobilisation novatrice et fraternelle, dans un démarche qu’en tant que simple journaliste, je soutiens pleinement.
    Pour tous les chiffres : Eurostat : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Migration_and_migrant_population_statistics/fr
    Pour toutes ces raisons, le Manifeste paru récemment apparaît comme une réponse positive, remuante et nécessaire. A lire, le texte du Manifeste :
    Pierre Morville

  20. Immigrés / migrants

    La chaine de l’horreur et du chantage!
    L’effroi et la peur susciter par ce que doivent subir le migrant en mer méditerranée, sert aussi a faire accepter aux travailleurs détachés, immigrés issus de l’ensemble de l’Europe la double exploitation: les salaires de misère et surtout le silence, la résignation.
    Depuis plus de 4 années le flux des travailleurs immigrés est de plus en plus nombreux.Ils viennent majoritairement de l’ensemble des pays européens … pour le Portugal plus de 300 000, de fait ils sont des travailleurs détachés clandestins… beaucoup touchent dans la réalité guère plus de 500 euros … la pression entre le nombre de chômeurs (armée de réserve), les travailleurs immigrés, les migrants fait que nous sommes loin du  » Travailleurs immigrés, travailleurs français même patron, même combat » … Le Capital de manière de plus en plus cynique est passé maitre dans l’Art de diviser!

  21. Bravo pour ce texte qui porte bien plus de sens qu’une simple signature de bonne conscience !

  22. MERCI ! Manuel !
    J’avoue avoir signé très (trop?) rapidement…
    Mais dois-je dire, avec une petite réticence…
    Sans voir le mal partout…
    Pourquoi LeMédia, Marianne, voire Témoignage Chrétien ou Alternatives Economiques et d’autres n’étaient pas dans le coup…?
    Pas invités ? Ou des petites manoeuvres bien mesquines ?
    Au-delà de ces remarques et questionnements , j’ai apprécié ton argumentation sur le fond…
    Mais va falloir qu’on se batte encore !
    Que d’énergie gâchée…

  23. On ne peut pas appréhender le problème de l’immigration actuelle suivant les schémas des siècles derniers alors que le capitalisme était en phase d’expansion. Aujourd’hui nous sommes dans une phase de capitalisme absolu ou tout doit être financiarisé. L’accumulation capitaliste et son rétrécissement sur une oligarchie toujours plus réduite lamine les structures sociales de tous les pays du monde. C’est l’objectif premier des traités commerciaux léonins qui génèrent des conséquences terribles dans les pays les plus faibles.
    Les migrations qui s’ensuivent ont des conséquences mondiales.
    Premièrement dans les pays de départ car ceux qui partent sont ceux qui disposent du savoir. Ensuite dans les pays accueillants car les migrations sont de plus en plus massives et posent des questions de simple bon sens.
    Comment accueillir dans des conditions décentes de travail et de logement dans des pays qui sont eux-mêmes en proie au désengagement en matière d’emploi, de logement et plus largement de toute activité sociale et sanitaire ?
    Les migrations provoquées par le dérèglement climatique seront dans l’avenir d’un niveau tel que personne ne saura les résoudre. Les zones tempérées elles mêmes soumises aux perturbations climatiques ne peuvent être le réceptacle de tous les mouvements massifs de populations pour les mêmes raisons que celles exposées précédemment.
    Le combat politique de notre époque doit changer de dimension et qui ne s’engage pas clairement et sans concession dans la lutte contre le capitalisme prédateur et déstabilisateur n’est pas en mesure d’apporter une véritable réponse aux maux du monde contemporain.
    Désormais rien n’est plus comme avant et si nous ne parvenons pas à modifier le rapport des forces pour retirer le pouvoir des mains de l’oligarchie et de ses commis, la civilisation humaine va basculer dans un chaos indescriptible.

    Note : A tous ceux qui ne l’ont pas encore vu je conseille le visionnage du film Soleil vert de Richard Fleischer qui en bien des points était lors de sa sortie en 1973 d’une extraordinaire clairvoyance sur la destinée de l’humanité.

  24. Un point que vous n’abordez pas, c’est celui de l’ouverture des frontières que semblent défendre (mais ils sont d’une « pudeur de gazelle » sur le sujet) les signataires de cet appel.
    Qu’en pensez-vous ? Est-ce réalisable ? Souhaitable ?
    Le cas Mayotte (où pourtant la frontière n’est pas « ouverte ») semble plaider pour le contraire (une régulation humaine des flux migratoires).

  25. Merci Manu,

    Entièrement d’accord avec ton approche qui lève beaucoup d’ambiguités que certains instrumentalisent.
    Mais je pense que certaines entités qui se réclament de gauche alors que ce sont des tenants de la social démocratie, sont inquiets des projections sondagières ce qui explique leurs tirs à boulets rouges sur LFI.
    Poursuivons avec honneteté, les français choisiront…
    Quant à eux, ils compterons très vite leur résultat car zéro est le premier des entiers naturels !

  26. Sachez juste que nous sommes nombreux au sein de FI à ne pas partager vos opinions sur ce sujet. Cette volonté de vouloir écarter le sujet migratoire de peur de le voir « polluer » votre campagne des européennes est irréaliste. Si les citoyens ont envie d’échanger sur ce sujet, pourquoi le fuir. Vouloir imposer ses thèmes ça fait très politique à l’ancienne, ce n’est pas vous qui imposerez quoique ce soit c’est fini tout ça. Enfin dire comme vous le faîtes que les effets du réchauffement climatique sont encore pour partie réversibles démontre que vous n’avez pas encore pris conscience de l’effondrement qui vient. On est déjà sur une trajectoire implacable de + 2° qui rend quasi insupportable la vie proche de l’équateur et ça rien ne pourra le changer et ce sera la cause de migration massive dans les années qui viennent. Si vous n’arrivez pas à accepter cela, si vous n’avez pas les tripes pour porter ça devant les électeurs alors peut-être ne devriez vous pas y aller. Enfin prétendre qu’il existe aujourd’hui en France une pression migratoire suffisamment forte pour pousser les salaires à la baisse est simplement faux, les capitalistes n’ont pas besoin de ça pour le moment et le volume de migrants est insuffisant pour produire de tels effets. En revanche ce sera peut-être vrai d’ici peu, quand la vraie vague migratoire liée au réchauffement climatique commencera. Quant à votre paranoïa qui vous pousse à voir des intentions anti-FI dans un texte de consensus…je n’ai pas de mot. Vous l’aurez compris l’acidité de mon propos est à l’aune de l’estime dans laquelle je vous tiens. Ce type de positionnement fait douter de nombreux militants dont je suis. Combien de temps pourront nous rester dans un mouvement qui ne soutien pas la liberté d’installation et qui entretien des chimères sur notre capacité à infléchir le destin de pays souverains qui ne sollicitent nullement notre interventionnisme. Votre texte me donne clairement envie de tout arrêter, car j’ai la sensation de ne plus être en phase avec une large frange de la FI.

    1. La position de la FI est conforme à ce qu’elle était lors de l’élection présidentielle. Certains font mine de le découvrir, d’autres ne l’ont jamais connu faute d’avoir lu le livret qui s’intitule  » Respecter les migrants, régler les causes des migrations » A toute fin utile je vous communique le lien de ce livret : https://avenirencommun.fr/le-livret-migrations/
      Il n’y a donc aucune nouveauté dans cette prise de position et pas plus de raisons d’être déçu ou déstabilisé, sauf à n’avoir pas eu connaissance de cet aspect du programme l’Avenir en commun. Le programme est notre base commune et le ciment de notre mouvement. Le programme, rien que le programme, tout le programme, car si l’on commence à retrancher ou a remettre en question les membres de la FI qui défendent ce programme, le mouvement va très vite se muer en parti animé par des tendances et des funestes rivalités. Ceux qui se réclament de la FI doivent savoir qu’il sont les promoteurs d’un programme qui a été élaboré et approuvé collectivement.
      Après, chacun fait avec sa conscience concernant son engagement. Mais de grâce pas de faux procès la ou il y aurait plutôt matière à se réjouir de voir enfin un mouvement politique qui reste ferme sur ces positions quelles que soient ou d’où que viennent les pressions.

    2. Oui sans doute pour vous qui êtes du bon côté du manche il y a sans doute de quoi se réjouir. Mais pour nous, appelez nous comme vous voulez, disons ceux qui se réclament d’une autre vision que la votre de l’immigration et de l’antiracisme, la pilule est dure à avaler.
      Le livret je le connais aussi bien que vous et probablement mieux, et il n’y est aucunement fait mention par exemple de tout le blabla sur les migrants comme instrument au service du patronat pour faire baisser les salaires. Cela n’empêche pas cet argument d’être repris par certains insoumis médiatiques. Ce qui est funeste c’est de vouloir comme vous tuer tout débat au profit d’une orthodoxie programmatique. Je trouve qu’il est sain de pouvoir interpeller nos responsables. Quant à ma conscience, je ne vous ai pas attendu pour la suivre, et en sont sein j’instruirai bien tous les procès qu’il me plaira.

    3. Parce que pour vous le fait que le patronat utilise l’immigration pour faire pression sur les salaires c’est une vue de l’esprit. Reconnaitre cette triste réalité ne remet en aucun cas en cause notre devoir de solidarité humaine et personne au sein de la FI ne remet en cause cette obligation, bien au contraire. C’est bien pour cela que nous exigeons un statut unique pour tous les salariés. De quoi parlons nous au sujet de ce manifeste ? De l’absence totale des causes des migrations (je dis des migrations parce que les causes sont diverses) et avant tout de l’absence de propositions pour permettre à ces malheureux de pouvoir rester ou retourner chez eux dans l’amour des leurs. J’ai eu l’occasion cette semaine d’inviter à ma table un homme de 45 ans père de 2 enfants qui avait du partir de son pays d’Afrique, un migrant comme il est aujourd’hui de bon ton de nommer ces hommes et femmes qui sont contraints à l’exil et de laissent derrière eux leur famille et leur pays chéris. Croyez bien qu’il n’est pas parti de chez lui par libre choix et que son rêve est de retourner près des siens le plus vite possible. Nous avons des responsabilités vis à vis de tous ceux qui comme lui sont très mal de ne pas pouvoir voir grandir leurs enfants ou s’occuper de leurs parents. Ne faudrait-il pas dire que nous estimons que cet appel est incomplet car il ne comporte pas les analyses de la responsabilité des migrations ? Et pourquoi donc ? Je ne vois en cela une quelconque orthodoxie programmatique. Simplement une très grande responsabilité d’un mouvement qui est candidat au pouvoir pour changer réellement les choses en France, en Europe et ailleurs par exemple en refusant les traités commerciaux léonins qui détruisent les structures économiques et sociales des pays les plus pauvres. C’est au contraire faire preuve d’une très grande solidarité humaine que d’interpeler ceux qui semblent oublier que le monde va mal à cause du capitalisme absolu dont l’objectif est de drainer toutes les ressources à son seul profit. Enfin pour terminer, sachez que je ne suis pas plus que vous du bon côté du manche, je suis simplement un signataire du mouvement (même pas membre d’un groupe d’action) qui essaye de se rendre utile à notre magnifique combat humaniste.

  27. Une déclaration honnête et très juste que j’approuve totalement . Pas besoin d’en dire plus. Tout est dit dans le texte.

  28. Je signerai le texte même si tu as raison.
    Ton analyse est juste ..
    Le petit piège minable … alors je signe Parce que la fraternité s’impose à tout, même à une juste analyse de la situation.

  29. En fait, il me semble qu’il faudrait demander à ceux qui – à gauche – dénigrent la FI comment il comptent mettre en oeuvre leur politique de frontières ouvertes.
    Car si on comprend bien, c’est ce qu’ils souhaitent : « no border ».
    Qu’ils nous expliquent les conséquences d’une telle politique.
    Et pourquoi (dans le cas de M. Hamon ou de Mme Taubira), les gouvernements PS ne l’ont jamais mise en oeuvre (ni aucun gouvernement sur la planète, il me semble).

  30. « Oui cette phrase est une caricature.  »
    Merci pour vos précisions salutaires!
    Ceci étant, peut-être que LFI pourrait s’efforcer de clarifier la situation et sa position à voix haute et claire. Ainsi que vous le faites.
    Cordialement

  31. Je partage certains points du texte, en revanche il y a urgence (en attendant d’avoir pu lutter effacement contre le système capitaliste, les guerres et ce qu’elles engendrent) d’accueillir tout de même et maintenant les personnes poussées au départ, par la pauvreté, les conflits et le réchauffement climatique. Montrer une certaine ambiguïté sur ce sujet est extrêmement choquant et dissuadera beaucoup de voter pour M. Melenchon. L’auteur de ce texte donne l’impression (ce qui est étrange) de ne pas saisir l’ampleur des causes de la crise migratoire et l’urgence des crises humanitaires auxquelles fait face le monde. Elles ne seront certainement pas résolues demain, et certainement pas par l’action d’un seul pays. Donc en attendant, prendre position sur l’accueil est nécessaire.

  32. Désolé Bompard : je partage bien de vos remarques et critiques sur ce Manifeste, mais pas les conclusions que vous en tirez.
    Si certains des initiateurs de ce Manifeste, les uns par anti-mélenchonisme primaire, les autres soucieux de se refaire une virginité « de gôche » et/ou de détourner le débat des échéances électorales à venir, ont voulu instrumentaliser la cause des migrants pour tendre un piège à LFI, ils sont en passe de réussir : le piège n’est pas loin de se refermer … sur LFI.
    Au lieu de signer et de soutenir l’appel, tout en attirant l’attention sur ses limites, le groupe dirigeant de LFI a choisi de s’en tenir aux limites pour ne pas le signer !
    Comme si, pour soutenir un appel ou un tout autre mouvement social, il fallait le faire « sans limites » !
    Si cette attitude sectaire, isolationniste et finalement inaudible (ne soutenir que ce qui est conforme à la totalité du programme qu’on défend) se confirmait, cela augurerait bien mal de la capacité de LFI à devenir la force hégémonique au sein d’une gauche capable de parvenir au pouvoir et de gérer les affaires du pays.
    Mais heureusement, LFI est un mouvement bien plus « gazeux » que son groupe dirigeant.
    Quelles que puissent être leurs interrogations légitimes sur tel ou tel passage de l’appel ou leurs doutes sur les visées politiciennes de tels ou tels de ses initiateurs, des centaines d’insoumis et de leurs sympathisants ont signé le Manifeste et le diffusent autour d’eux. Et il faut appeler des centaines d’autres à en faire autant.
    Comme d’ailleurs des centaines d’entre eux soutiennent l’accueil de l’Aquarius à Marseille, et le font sans demander à tous ceux qu’ils rejoignent dans cette lutte s’ils adhèrent ou non à la totalité des propositions de L’Avenir en Commun concernant l’immigration.
    Quel autre moyen pour être audibles sur notre attachement inconditionnel au principe de l’accueil digne des migrants ? Quel meilleur moyen pour engager le débat sur la totalité de nos analyses et propositions en matière de migrations ? Et si piège politico-médiatique il y a, quel meilleur moyen de le retourner contre ceux qui l’auraient tendu ?
    Conclusion : au lieu d’en être réduit à la défensive, signons et diffusons le Manifeste, et profitons-en pour débattre publiquement de toutes nos propositions : de celles qui concernent directement l’immigration, à celles qui concernent la nécessaire rupture avec l’Europe libérale et ses traités tant intra-européens qu’internationaux fauteurs de reculs sociaux, de pillages économiques, de dictatures, de guerres et de mise en concurrence généralisée des pays et des travailleurs.

    JR PENDARIES

  33. Bonjour,
    Votre analyse est intéressante et je pense que les partis de la gauche écologiste devraient discuter sur ce thème pour trouver un terrain d’entente.
    Toutefois je pense que vous pourriez signer cet appel car il est tourné contre les forces xénophobes d’extrême droite qui se développent dans toute l’Europe.
    Signer comme vous le dites ne veut pas dire partager à 100%, mais permet de montrer la volonté d’accueillir plus dignement les migrants ce qui n’exclue pas de discuter sur les différences. Oui il faut tout faire pour que chaque personne humaine ne soit pas dans l’obligation de quitter son pays pour des raisons sociales, économiques et écologiques et pas que pour cause de conflit qui en est une parmi d’autres.
    Mais changer les choses dans tous les pays d’origine pour éviter ces migrations forcées prendra beaucoup de temps car les causes sont profondes. Et en attendant 10, 15, 20 ans … il faut avoir une position d’accueil durant cette période pendant laquelle les flux migratoires seront présents.
    Et comme vous le dite c’est en accueillant dignement les migrants, en leur permettant d’aller et venir pour revenir quand ils les souhaitent qu’on contrera le patronat libéral, capitaliste, productiviste et à tendance esclavagiste en l’empêchant d’exploiter une main d’œuvre fragilisée par le malheur !

  34. Merci pour ce billet qui fait le distinguo entre la compassion et la réflexion. Car il est toujours facile de jouer sur la corde des émotions la petite musique de la bonne conscience avec en contrepoint l’inévitable et pénible sentiment de culpabilité qu’il s’agit de faire disparaître pour se sentir mieux. L’accueil digne des étrangers et la réflexion sur les droits qu’il est politiquement et humainement indispensable de leur reconnaitre ne sont pas incompatibles. Cela est dit et redit par LFI depuis longtemps : relire le Livret sur les Migrations… L’acharnement à ignorer ce qui a été dit et redit est donc le signe d’une volonté de dénaturer un propos qui est complexe et qui exige l’effort de penser, pour proposer à sa place la facilité du réflexe. Au lieu d’une pédagogie nécessaire, au lieu de l’éducation politique plus que jamais indispensable en ce temps troublé, c’est la démagogie sordide qui est ainsi proposée. Un exemple odieux de démagogie sordide ? Il y a peu de jours, au lieu de répondre à Quatennens qui l’invitait à discuter ses arguments dans le cadre de la situation actuelle, Brossat, bousculant les époques pour fuir le débat, recourait à l’instrumentalisation de son grand-père juif pour noyer le poisson, détournant à son profit et de façon obscène les leçons de l’Histoire, comptant sur le choc émotionnel ainsi provoqué pour interdire toute critique.

  35. En attendant, soyons (aussi) pragmatiques. L’Aquarius était un des derniers bateaux parcourant la Méditerranée pour sauver de la noyade les migrant.e.s en perdition.
    Il est cloué dans le port de Marseille depuis un mois, depuis que l’irréprochable Panama lui a retiré son pavillon.
    Nous pouvons trouver un autre pays, même un micro-état, qui serait prêt à lui autoriser l’utilisation de son pavillon. Le droit maritime international le permet.
    Merci de signer la pétition https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_Pape_Un_pavillon_pour_lAQUARIUS_1/?caSsEnb
    Qui consiste à soutenir une lettre que nous enverrons au chef de l’état du Vatican.

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